7/24/2005

Je vais capturer notre histoire en une seule seconde

Ça a fait un an, vendredi dernier. C'était un jeudi, le 22 juillet 2004, à 14h44. Alors que je passais un mois de juillet incroyablement improductif, tu as soudain surgi dans ma vie. Bien sûr, je t'avais déjà vue, je t'avais déjà repérée. Nous étions dans la même compagnie de théâtre, mais pas dans le même groupe. En te voyant jouer ce mois de mai 2004, avec ce bonnet péruvien si seyant, et jouer un personnage duquel je suis tombé amoureux (l'auteur est coupable !), j'avais envie de te connaître. Mais à l'époque, je pensais que le monde était hermétique, que nul ne pouvait avoir sa chance, bref, que ce serait complètement impossible de prendre contact avec cette personne d'un autre groupe et d'envisager une quelconque relation avec elle. C'est une des choses sur lesquelles j'ai progressé grâce à toi, mais ce n'est pas la première. Je me souviens bien, dés le début de notre conversation, j'ai immédiatement essayé de faire le malin, et je me suis planté allègrement. Ce jour-là, j'ai remballé ma fierté et j'ai compris que ça ne servait à rien de se gonfler - à part de risquer l'éclatement. C'est ainsi que l'orgueuil que je me trainais depuis plusieurs années a été totalement démoli. Mine de rien, démolir, ça a toujours pris peu de temps. Là ça s'est produit en moins d'une minute. Puis tu m'as dit qui tu étais. Celle-là, exactement, à propos de qui j'avais tué tout espoir dans l'œuf. Qui venait me parlé. C'était vraiment inespéré, à ce moment j'ai dit que j'étais vraiment heureux d'avoir comme ça, sur un plateau, la possibilité de te parler. Je pense que sur le coup je n'ai pas exprimé à quel point j'étais ravi, mais en tous cas, le cœur a eu bien chaud à ce moment-là. Au fur et à mesure des discussions, j'ai appris que tu avais écrit des poèmes sur le forum de notre compagnie de théâtre. Des poèmes que je n'avais pas lu, j'étais totalement passé à côté. C'est arrivé dans la conversation, et je me suis donc décidé à les lire. Je les ai beaucoup apprécié, mais je me suis demandé pourquoi je ne m'étais pas arrêté dessus avant. Une autre chose que j'ai appris grâce à toi : Regarder. Prêter de l'attention à tout, et ensuite seulement jauger si c'est digne d'attention. C'est incroyable comme ça m'a servi lors de cette année dans ma vie de tous les jours. Savoir regarder. Et puis, par rapport à l'apparente hermétique de la vie que j'ai décrit plus haut... Nous nous connaissions depuis une semaine à peine, et spontanément tu as répondu oui à ma proposition de venir voir un film en plein air à Bellerive-sur-Allier. Et nous y avons été, avec ta meilleure amie, d'ailleurs. Soirée féerique devant un film génial, L'Auberge Espagnole. Là je me suis dit que non, la vie n'était pas hermétique, que tout espoir était permis et qu'il suffisait parfois d'une phrase pour déclancher des moments géniaux qui marquent l'existence. La vie n'est pas hermétique, ça aussi je l'ai appris grâce à toi. Et puis il y a eu une foule de choses qui se sont passées durant cet été... Des délires écrits ou par webcam interposés, des discussions sérieuses aussi, et beaucoup de partage. Notre relation a été basée sur le partage et l'échange, l'envie de faire découvrir des choses à l'autre. Et aussi la simplicité. Nous n'avons jamais vraiment eu de prise de bec, en tous cas s'il y en a eu, elles n'ont jamais duré longtemps. Et alors que nous ne nous connaissions que depuis un ou deux mois, j'avais déjà l'impression que je te connaissais depuis très longtemps... Peut-être que nous nous sommes déjà croisés dans une vie antérieure, qui sait ? Et puis la rentrée est arrivée. J'étais sur Clermont-Ferrand et n'avait donc Internet que quand je rentrais à Vichy, les week-end. Fatalement, il y a une période où nous nous sommes moins parlé qu'en vacances. Après, ça s'est un peu plus rééquilibré. Nous sommes désormais en contact, avec des phases de fréquentations mutuelles variables mais qui restent raisonnables. Rien qu'un dimanche au bout de la semaine Et de l'encre bleue plein les mains Et des récréations qui traînent Au milieu des journées sans fin Parfois tu écris une lettre Que tu ne signes que d'un point Ça met du soleil à ma fenêtre Mais pour toi ça ne résout rien Je te réponds ma lycéenne Moi qui ne suis plus lycéen Tu veux quelqu'un qui te comprenne Je te comprends, j'essaie au moins. Tu m'as fait découvrir La Oreja de Van Gogh, Emilie Simon, Ayumi Hamazaki, Bonetcha*, et j'en passe... Des artistes que j'ai vraiment apprécié et qui ont vraiment su me toucher. En particulier en ce qui concerne Bonetcha* : j'ai été les voir en concert et la magie a totalement fait son effet sur moi. Par le biais de ce groupe, j'ai rencontré des personnes merveilleuses. Et ça, je le dois à toi. Ainsi que tous ces moments exceptionnels que nous avons pu passer. Il a fallu, pour couronner le tout, que nous jouions dans le même spectacle pour cette dernière année de théâtre à Euphoric Mouvance. Tu m'as fait rire, tu m'as fait réfléchir. Au final tu m'as beaucoup apporté. En une année, j'ai l'impression d'avoir énormément évolué, et dans le bon sens, même si j'ai sans doute encore beaucoup à apprendre. Et j'ai le sentiment que tu fais partie des ces personnes à qui je dois énormément. Je te suis infiniment reconnaissant, t'adresse un gros merci, et sache que quoi que me reserve à l'avenir cette vie qui n'est pas hermétique, je n'oublierai jamais celle que j'ai longtemps appellé Pitchoune, et que la chanson « La Playa » m'évoquera. Si pudiera volver a nacer Te vería cada día amanecer sonriendo como cada vez Como aquella vez. J'aurais aimé pouvoir t'écrire la chanson la plus belle du monde. À défaut, je me contente de mes mots. Merci à toi, Magali, d'être une de mes lumières.