9/25/2005

Be yourself, no matter what they say / Un Dimanche soir sur la Terre

Dimanche, vingt heures une. Ces fameux dimanches soirs en écoutant de la musique plus ou moins mélancolique sur mon ordinateur. En l'occurence c'est plutôt nostalgique que mélancolique d'ailleurs. Des musiques que j'ai écouté durant cette année dernière me rappellent, non pas des émotions ou des sentiments, mais des sensations. Je vais brièvement expliquer ce que j'entends par sensation parce que c'est un mot très vaste. Par sensation, j'entends une impression tout à fait indescriptible, ou alors descriptible avec des mots qui semblent ne pas convenir. Ces sensations sont dus à des stimuli particuliers, l'odeur caractéristique d'une pièce, ou de la musique comme c'est le cas en ce moment précis. Après, je pense que c'est le cerveau qui tout bêtement fait une association entre une impression que l'on ressent et une information que nos sens récéptionnent à ce moment précis. Ensuite, d'autres critères entrent en jeu vis à vis de ces stimuli. L'habitude par exemple. Une chanson que j'écoute tout le temps fini par ne plus être si caractèristique, parce que je lui associe plein de choses. Au final je m'en tirerais avec un « J'aime bien cette chanson, c'est une de mes préférées. ». Tandis qu'il y a d'autres chansons que j'écoute beaucoup plus rarement et qui à chacune de ces rares occasions me rappellent une seule chose, généralement associée à une période ou j'écoutais la chanson ou à la première fois que je l'ai écoutée en y mettant vraiment de l'attention. Par exemple, Englishman in New York de Sting & The Police (que je ne prononce plus « Polaïsse » depuis peu) me fait souvenir d'une émission sur la Webradio dont je faisais partie il n'y a pas si longtemps. Une émission de Papshmyr d'ailleurs, Papsh si tu me lis... Je ne suis absolument pas le premier à décrire ce genre de phénomène, d'ailleurs il s'agit d'un classique phénomène « madeleine de Proust ». N'empêche que ça fait du bien. De toute façon, la redondance donne toujours une impression de sécurité. C'est de l'ordre du « Je sais où je suis donc je sais ou je vais », et c'est sans doute pour ça que la majorité des gens cèdent à la quiétude de la routine. Enfin, le bien-être engendré par un souvenir est toujours passager, parce qu'on se rend tout simplement compte que ce n'est qu'une pensée, et qu'on est pas en train de revivre quelque chose qui s'est déjà passé. C'est dans des moments comme ça que je me dis que ça serait drôlement pratique d'avoir une liaison directe entre les idées qui germent et les mots exacts pour les traduire. Plus clairement, imaginez une machine connectée au cerveau qui écrit à la vitesse de la pensée et avec un vocabulaire de pointe tout ce à quoi vous pensez. Quoique, ce ne serait pas si bien. En effet, quand je me met à penser à quelque chose, les idées partent dans tous les sens. Ce sont des bosseurs, les petits ouvriers qu'il y a dans ma tête. Ils courrent dans tous les sens en essayant de trouver toujours la meilleure chose à dire. Je les aime bien, même si il leur arrive souvent d'être vraiment patauds. Et puis, je suis sur qu'ils sont très mauvais en orthographe, et sans me vanter, ils ont raison de me déléguer la dure tâche que de rédiger le résultat de leur recherches. Au moment où j'écris, j'ai des manches de pull nouées au tour du cou en guise d'écharpe. Une petite histoire de torticoli, sans importance aucune. J'ai beaucoup d'histoires beaucoup plus importantes à raconter... Tous ces sourires, tous ces dépassements d'entendement... Et en principe c'est ce que je voulais faire quand j'ai commencé à rédiger, mais voilà, il a fallu que les madeleines s'en mêlent. Tant pis, l'occasion se présentera. À priori, ce n'est pas cette semaine que je me fais renverser par un semi-remorque à l'habitacle décoré avec un goût douteux, donc je pourrais écrire épisodiquement comme j'aime bien le faire. Bientôt je vous parlerai d'impression de déjà-vus et de voir'encore. À bientôt, Love from Clermont-Ferrand, Pierre-Marie, just another shiny happy person.