9/07/2005

Croisée des grands soirs

Annonce d'une importance primaire À diffuser au plus grand nombre par toutes les voies inhabituelles (tatouage sur ventre de hamster, tag au brumisateur, annonce au crayon de papier sur les gonds d'une porte, etc.) : À toi, Toi qui a les cheuveux dorés et qui a un regard argenté qui me faisait frémir à chaque fois que je le croisais. Sur toi ces couleurs habituellement brillantes n'étaient pas aveuglantes mais épanouïssantes. Toi que j'ai croisée vétue de rose ce dimanche 7 septembre, le soir, Rue Mouffetard à Paris, chez ce glacier qui proposait des parfums atypiques et faisait des glaces en fleurs. J'ai d'ailleurs pris une carte de l'établissement en tendant le bras juste devant toi en te disant « pardon » (et c'est tout ce que j'ai osé te dire). Toi que j'ai cru perdre dans la foule lorsque tu partais t'y fondre après que ton amie et toi ayiez commandé et reçu vos glaces, alors que moi-même et mon ami Cristof nous perdions dans le choix des parfums. Toi que j'ai retrouvée contre toute attente, peu après, toujours avec ton amie, au bout de cette rue, Place de la Contrescarpe (renomée depuis Place de la Contretoutattente), dos à la fontaine. Toi dont le regard a alors à nouveau croisé plusieurs fois le mien alors que mon ami et moi nous étions postés juste en face de ton amie et toi. Toi que j'ai du quitter à regret parce que nous avions fini nos glaces avant les votres et que - syndrôme de l'escalier - sur le moment je n'ai pas osé te parler car je ne savais pas quoi te dire. Toi qui n'était plus là quinze minutes plus tard. Toi que j'ai vu pour la première fois ce jour-là, dont j'ignore le prénom mais que je garde espoir de recroiser un jour. Si tu crois que le fait que soit parvenue jusqu'à toi cette description du croisement entre deux êtres confère à ce monde une part de rêve insoupçonée jusqu'à présent, et que ces deux êtres sont toi et moi, alors s'il te plaît, contacte-moi : cataire@gmail.com. Sinon, bonne continuation !