12/01/2005

Ecrit pendant la pause-café et après deux appels...

L'œil sur le papier, je recopie le numéro précautionneusement, avec la double peur de me tromper (ce qui me ralentit) et que le téléphone raccroche parce que j'aurais été trop lent entre deux touches. Ça sonne, ça sonne... Stylo dégainé à la main droite, prêt à prendre des notes, et que je triture dans cette même main, sans doute pour essayer de décharger le stress. Il s'écrase lamentablement dans un « ploc » très audible au moment exact où l'enteprise décroche. Je me présente, pas en bafouillant mais en mangeant des mots. Je commence à parler de ma petite affaire, visiblement la standardiste ne comprend rien à ce que je suis en train de lui raconter. Là, éclair de lucidité de ma part : je me souviens qu'avec le numéro et le nom de l'entreprise à appeller, on m'a donné le nom de l'interlocuteur qu'il faut demander. Très confus, j'explique à la standardiste l'erreur que je viens de faire et lui demande de me passer untel monsieur. Là, tout se passe bien, il comprend tout à repro en quadri, pli roulé, etc. Tout va bien, je respire enfin. J'obtiens les devis que je voulais, même la possibilité de visiter une imprimerie. « Vous êtes en stage, ça vous intéressera ! ». Et comment ! Et là, quasiment avec déception, je m'aperçois que je n'ai plus rien à lui demander... Après enfin avoir réussi à rentrer dans le bain. Au revoir, bonne journée (entendent-ils mon « bonne journée » avant de raccrocher ?). Là, une sensation grisante. J'ai réussi ! Avec le sourire, je me dis que ce n'est pas si compliqué de téléphoner, et puis comme me le disent gentiment mes collègues temporaires, à force je m'y ferais... J'ai longtemps été intimidé par l'action de téléphoner. Autant parler à la radio ou jouer sur scène ne m'intimide que ponctuellement, généralement juste le moment avant d'entrer sur scène ou de prendre l'antenne. Avant, je ne me sens pas spécialement stressé, et une fois que je suis dedans, tout baigne, je me sens à l'aise. Mais par contre, pour le téléphone, j'ai toujours du stress avant de passer l'appel et pendant. D'ailleurs j'ai très tendance à me cacher derrière des e-mails ou (plus facile) des S.M.S. pour contacter quelqu'un. La peur de manquer de répondant peut-être, ou tout simplement la peur de ne pas pouvoir me fier à la gestuelle et au regard de la personne, et donc en un sens ne jamais être exactement sûr de son humeur et ses réactions. Peur du quiproquo ?