1/26/2006

Détresse mitigée

C'est l'histoire d'une machine que j'avais eu en cadeau par mes parents au début de mes études. Le premier ordinateur complètement à moi, un PC portable. Dessus, j'y avais mis beaucoup de choses. Des photos, de la musique (triée sur le volet pour déterminer les fichiers dont je détenais vraiment la licence), des textes, des créations en tous genre, mon site. Ensuite il y a eu les cours en IUP Infocom. Des cours tous très intéressants (je dis ce que je pense) mais parfois très douloureux quand on doit écrire à un rythme très rapide. Alors, vers la fin du premier semestre, je me suis adapté. J'ai profité d'un don que j'avais developpé au fil du temps, et dés ma jeunesse : l'autodidactylographie, avec deux index. Et là, ça allait bien. En plus, fini les feuilles qui s'entassent, qu'on a parfois du mal à trier ou à relire... Mais ça ne me suffisait pas. Le problème de taper très vite avec deux index, c'est que ça finit par faire mal. Aussi, suivant un conseil récent de notre prof de PAO - typographe née - j'ai décidé d'apprendre à taper - toujours en autodidacte avec les bases que j'avais déjà - façon dactylo, avec les dix doigts. Là, justement, je suis dans une salle informatique à l'UFR de Langues Appliquées, Commerce et Communication, il y a une anglaise qui tape avec deux doigts à côté de moi. On tape à la même vitesse mais le bruit de ses index (quand on tape avec deux doigts, on tape automatiquement beaucoup plus fort) est horrible et vraiment stressant. Hmf. Ô sensation sensationnelle... C'est très agréable de taper avec ses dix doigts. Seulement, ce que je considère comme la stupidité de l'aléatoire informatique en a voulu autrement. Hier, cours d'économie générale, je tapais mon cours tout à fait normalement, et d'un coup, au moment d'une sauvegarde, BAM. Plantage total de mon système. N'étant pas impotent des mains, j'ai pu très vite trouver l'alternative et me mettre à écrire au lieu de taper. Mais maintenant, gros problème : ce PC refuse de démarrer. Plus précisément, il refuse d'accéder au disque dur si je ne lui donne pas un mot de passe que je n'ai jamais défini. Quelque part, je me dis que c'est tout son contenu (que j'ai décrit plus haut) qui risque d'être à jamais perdu. Ça m'embête beaucoup pour les écrits sur lesquels j'ai passé beaucoup de temps et dont je n'ai aucune copie, nulle part. Enfin, ne crions pas au deuil trop tôt : rien n'est détruit, il est possible que je puisse encore les récupérer. Et puis, j'adopte une sorte de relativisme, comme lorsque j'ai perdu mon mobile : certes c'est très désagréable il y a une sensation de gâchis et de frustration, mais à côté de ça, je me dis que j'ai tout pour être heureux. J'ai encore mes guitares, ma famille, mes amis, et mes papiers et crayons. Le principal est sauf : Mon site, la base est en ligne ; mes chansons, je les ai en tête et sur papier ; les cours, ça se photocopie. Du coup je suis dans un état de flottement. J'oscille entre le bonheur intense et un état au borderline de la dépression. Mais je sais que ça ne va durer que quelque temps, il y aura bien une solution à un moment donné. Et puis, je ne suis pas de ceux qui basent toute leur vie sur leur petit monde informatique. Ce qui m'embête, c'est que ça soit tombé à un moment où je me servais énormément de ce PC, pour taper tous les cours, pour rédiger mon rapport de stage, et puis tout simplement pour aller sur le net, via le wi-fi de l'université (qui d'ailleurs était en panne depuis mardi... la loi des séries). En résumé, tout va... comme-ci comme-ça.