3/31/2006

Quand l'actualité sent le poisson

118, 118, 118... Toujours ce refrain qu'on nous assène en boucle à la télévision, depuis que les renseignements sont ouverts à la concurrence... Un fait que j'avais vu venir, et que j'avais pointé lors de l'émission de radio que je co-anime sur Radio Campus, alors que je faisais un sujet sur le marketing viral. Je parlais notamment du marketing viral des Pages Jaunes, qui avait fait un site « Séraphin est un crétin » avec des vidéos d'une drôlerie et d'un intérêt carrément discutables, sur le thème d'un jeune homme dont la vie allait changer à une certaine date. Sans indiquer de qui provenait le message. Cela, dans le but de faire fonctionner le bouche-à-oreilles en créant une rumeur, un buzz. Je jugeai alors que c'était du marketing viral mal employé, car beaucoup d'internautes avaient compris de quoi il s'agissait, et en avaient fait part aux internautes sur leur blog. Peu relayé, Séraphin à fait un semi-flop. Heureusement que la campagne télé a plutôt bien rattrappé les choses, même si les Véronique et Davina masculins du 118 218 sont indétrônables au niveau de l'efficacité. Si je parle de Pages Jaunes d'un coup, comme ça, c'est parce qu'ils sont en train de créer un autre buzz en Auvergne, à l'occasion du 3 avril (date de la fin du numéro de renseignements «12». En effet, le village cantalou Douze s'appelle désormais... 118 008. Cela sans doute moyennant de grosses contreparties financières, mais enfin... De quoi s'embrouiller avec le code postal. Lorsqu'Axou m'a indiqué l'histoire du Douze, j'ai eu une réaction immunitaire immédiate : la date «1er avril» s'est affichée en gros dans ma tête. Je me suis tout de suite dit que c'était un canular. D'ailleurs demain on pourra faire le bilan des fausses informations partout dans la presse. Moi je préfère le mois de décembre pour faire des poissons d'avril, c'est beaucoup plus discret et ça fonctionne bien mieux ! Revenons-en à notre Douze. Après cette première réaction, j'en ai eu instinctivement une seconde : aller voir si l'info est présente sur le site du 118 008. Et soudain, je me souviens que depuis quelques jours, je reçois des e-mails de la part de ce numéro (parce que je m'étais inscrit à leur newsletters, rapport à l'histoire de Séraphin citée plus haut). Dans ces e-mails, une nouvelle campagne qui fonctionne autour de l'intrigue et du suspense : un runner (sans doute en costume jaune) doit retrouver « un village disparu ». Et puis de jour en jour, il progresse de ville en ville, mais des communes singulières puisque leurs noms comportent tous un chiffre : Unverre, Deux-Jumeaux, Trois-Monts, Quatre-Champs, Cinq-Mars-la-Pile, Six-Fours-les-Plages, Sept-Vents, Lhuître (un peu tiré par les cheveux, celui-là!), et Neuf-Marché... Ce serait donc cohérent qu'après un village dix le 1er avril et un onze le 2 avril, on en arrive à Douze, village disparu... à cette fameuse échéance du trois avril. Donc à priori, ce renommage de village est plausible et n'est peut-être pas un poisson d'avril. Cependant, en ces temps poissoniers, il serait vraiment prématuré d'écarter tout de suite l'hypothèse d'un canular de la part de Toutsurlacom.com, premier à avoir publié un article sur Douze, pardon, sur le village 118 008. Mais en tous cas, chapeau pour le buzz !