1/01/2004

Oliver, tu n'as pas peur...

Ce billet date de la version 2 de Cataire (24 décembre 2003 au 30 janvier 2005).

J'crois que j'ai jamais passé un aussi bon jour de l'an. Si je réfléchis bien, c'est la première fois que je le passais hors du cocon familial, c'est à dire que rituellement je le passais avec mes parents, ma grand-mère et ma tante. Non pas que ce soit désagréable, au contraire, je les adore tous... Mais pour moi le nouvel an c'est plus une fête entre amis qu'avec la famille, d'autant plus que mes soeurs s'étaient mises depuis quelques années à le passer ailleurs, chacune de leur côté, ça me faisait un peu bizarre d'être une sorte de "Tanguy" par rapport à elles. Cet année, j'ai pu pourtant souhaiter à ce cocon familial la bonne année directement. Pourquoi ? Simplement parce que mes soeurs et moi, on s'est réunis pour organiser le reveillon chez moi, à la maison. Je me suis investi, j'ai passé du temps à préparer des chroniques sur le thème de la soirée (des 30's aux 80's, soit les années 30 à 89), j'ai programmé un compte à rebours (d'ailleurs le franc succès qu'il a eut n'a fait que flatter mon égo). j'étais également chargé de la sono. Si vous me connaissez un tant soit peu, vous connaissez ma passion pour tout ce qui est son et spéctacle et vous comprendrez aisément que ça a été pour moi une vraie partie de plaisir. Avec mon père (enfin c'est surtout mon père qui a travaillé...) on a fait un montage du tonnerre pour permettre à mes soeurs et moi de faire tout ce que nous souhaitions faire dans la soirée. En fait j'ai pu faire tout ce dont j'aurais pu rêver dans cette soirée :
  • Pas manger enormément vu tout ce qu'il y avait à faire autrement
  • Avoir des responsabiliter et les remplir du mieux possible
  • Balancer des gentilles vannes à ma soeur ainée (celle qui était en Irlande et va bientot y retourner) pendant qu'elle présentait sa chronique,
  • Puis animer en choisissant des morceaux et en alternant Vinyles, CD Audio et mp3 (j'ai vraiment adoré pouvoir travailler sur tous les types de son en même temps)
  • Projeter des trucs sur un écran de télé (le compte à rebours que j'avais programmé, des divX de Karaoké, des commentaires écrits sous WordPad sur ce qui se passait...)
  • Mettre des morceaux de musique à ma guise et avoir la satisfaction de voir qu'ils plaisaient (ou pas)
  • Danser langoureusement, délirer, chanter (pas forcément bien...)
Devrais-je dresser le bilan numérique de cette soirée ?
  • 1 frère (moi), 2 soeurs
  • 1 vingtaines d'invités exceptionnels
  • 4 ou 5 machines à raclette (dont l'une n'était pas pratique parce qu'elle penchaient et les patates menaçaient de tomber à tout moment)
  • 1 table de mixage, un ampli, 1 platine vinyle, 1 cd-i, 1 pc, 1 tv, 1 CDi,
  • 4 sms de bonne année reçu (dont 1 en double, donc 3 messages differents)
  • 1 message sur mon répondeur avec "bonne année" gueulé à plein tube (d'une fille avec qui j'ai peu de contacts mais quand il y en a, c'est pas de la gnognotte),
  • des grosses quantités de Vinyles 45 ou 35 tours
  • 6 décénnies (30 à 80) traitées avec brio
  • 3 mini-spectacles avec mes soeurs ou le délire a atteint son paroxysme (Summer Nights de Grease, La Panne d'Essence et Fame)
  • 0 g/L d'alcool dans le sang (et vi, je ne bois pas d'alcool :))
  • 2 instruments de musiques élaborés par moi avec des bouteilles de bière (je n'en ai pas bu une goutte, mais j'ai fait deux réalisations successives : une premiere version avec 2 bouteilles d'1 même note et une seconde version avec 3 bouteilles avec 3 notes differentes)
  • 1 couple formé (avec 2 de mes très proches amis), on verra s'il dure dans l'année...)
  • 9 à 10 heures de soirée
  • et 1 gros souvenir d'enfance retrouvé...
Je vais détailler ce dernier élément car c'est le sujet que je souhaite développer (vous voyez, lentement mais sûrement, on y arrive...) Imaginez une fin de soirée réussie, avec tout ce que vous avez pu lire ci-dessus et bien plus. Certains invités sont partis, d'autres sont allés se coucher dans le salon, prévu pour l'occasion à cet effet (on a fait la fête dans le garage en fait, et le salon communique avec) On est un peu moins d'une dizaine de personne. On fait les derniers karaoké (avec toujours moi pour les lancer du pc et les mettre sur l'écran...) Puis ça commence à se tasser vraiment. On est plus que 4 : ma soeur Cadette (nous l'appellerons K), une de ses amies, la petite copine d'un ami à mon autre soeur. Donc K veut absolument chanter quelque chose. Plus personne n'est là pour l'écouter, il y en a qui dorment juste à côté et qui ne veule pas de bruit.. Mais K a envie de chanter. Plutot que de bêtement consulter la liste des karaoké disponible, elle va fouiller dans le tas de 45 tours qui est au fond de mon coin "sono et image" (pour ceux qui se posent la question, les 45 tours c'est les petits). Elle trouve un CD dont la seule vue me rappelle des tas de souvenirs. C'était Oliver, de disney, chanté par la chanteuse Anne. C'est un Vinyle à moi, un de ceux que j'avais quand j'étais gamin. Si j'en crois la pochette, ça date de 1989. J'avais 3 ans... Et là jme dis "putain..." A l'écoute, on est au départ surpris. K était convaincu que j'avais changé la vitesse du Vinyle... mais en fait c'était tout simplement que la chanteuse Anne jadis employée par Disney, avait une voie aigue, presque une voix de gamine (qu'est-ce qu'elle est devenue d'ailleurs ?) Finalement K se met à chanter. Moi j'écoute le vinyle en même temps... Et je me souviens. C'était bizarre en fait. J'étais emu par cette chanson, pour la beauté de la mélodie. Je crois que les paroles, je ne les comprenais pas trop. A l'époque je n'avais pas vu "Oliver et Compagnie" de Disney, j'avais bien vu une autre adaptation d'Oliver Twist en dessin animé mais je n'avais fait aucun rapprochement. D'ailleurs je pense que si j'avais compris les paroles à l'époque, vu le message qu'elle véhicule, j'aurais pris la vie dans un sens complêtement different. Mais bon, je suis content de ma vie telle qu'elle est, et également content d'avoir pu réecouter cette chanson. Parce que derrière ses paroles qui peuvent sembler désuettes, il y a quand même un message profond concernant le courage... Moi, je ne comprenais pas. Je trouvais ça beau ce petit chat orange sur la pochette avec des chiens autour de lui. Chien, chat, amis... Je ne savais pas. Je ne savais pas non plus pourquoi Oliver disait à un moment dans la chanson "Bonjour, c'est moi Oliver, tu veux bien m'aider à retrouver Jenny ?" avec sa voix super qui m'attendrissait... et qui m'attendrit toujours d'ailleurs. Bien des années plus tard (et ça doit faire 2 à 3 ans...) après avoir été plus vieux, j'ai enfin regardé "Oliver et Compagnie" pour la première fois (réédition Disney, achat cassette, enfant content... même à 14 ans). Ce dessin animé m'a aussi particulièrement touché. La voix d'Oliver était la même, toujours attendrissante. Mais hélas j'avais seulement un souvenir vague de ce que c'était. Il me semblait que ce que j'avais, c'était un compact disque, avec une des chansons tirées du film. Mais c'était pas du tout le cas. Tout à l'heure, quand j'ai réécouté cette chanson pour la premiere fois depuis facilement une quinzaine d'années, J'ai bien fais gaffe au paroles. C ptête la plus belle chanson que j'ai entendu. Pas forcément parce qu'elle a une grande richesse de mots et de langage, c'est clair que c'est pas du Brassens. Mais sa simplicité, tout ce qu'elle véhicule, toute sa sensibilité, tout l'attendrissement qu'elle m'a donné et qu'elle donne encore, tout s'est téléscopé. Là mes mots me manque pour dire à quel point j'aime cette chanson. Elle pourrait me donner la pêche quotidiennement si je l'écoutais à chaque reveil. Elle fait encore mieux que la version de "Wonderful Life" d'Ace Of Base, et imaginez que c'était déjà un summum pour moi. Je ne peux plus tenir, il faut absolument que je vous la copie, ici même... (Texte : Pierre Grosz, musique Frédéric Thibault et je vais rajouter un © Walt Disney Compagny, j'pense que ca ira...)
C'est un nouveau jour qui se lève Dans le rythme de la ville Les yeux encore tout plein de rêves Parmi les gens qui défilent C'est un nouveau jour que tu vois Plein de loups, de bagarreurs Leur ombre géante est sur toi Mais toi, face à ses terreurs Oliver, O Oliver, Tu n'as pas peur Les embûches et les embrouilles Tu les connais par coeur Oliver, O Oliver, Tu n'as pas peur Tou-tou-toujours tu te débrouilles Tu sais que ce monde est dur Quand on court sans chaussures Dans le rythme de la ville C'est un nouveau jour sans pareil Dans le rythme de la ville Oliver, tu t'émerveilles Tu es fragile mais agile Tu vois venir les coups d'pied Mais tu sautes plus haut que les tuiles Les loubards en manque d'amitié T'offrent un drôle de domicile Oliver, O Oliver, Tu n'as pas peur Les embûches et les embrouilles Tu les connais par coeur Oliver, O Oliver, Tu n'as pas peur Tou-tou-toujours tu te débrouilles Tu sais que ce monde est dur Quand on court sans chaussures Dans le rythme de la ville "Bonjour, c'est moi Oliver... Tu veux bien m'aider à retrouver Jenny ?" C'est un nouveau jour qui s'achève Dans la jungle de la ville Et un petit chaton rêve Qu'il se trouve une famille Adieu les dangers et la faim La vie où rien n'est facile Même si tu te fais bien ton chemin Dans les pièges de la ville. Oliver, O Oliver, Tu n'as pas peur Les embûches et les embrouilles Tu les connais par coeur Oliver, O Oliver, Tu n'as pas peur Tou-tou-toujours tu te débrouilles Tu sais que ce monde est dur Quand on court sans chaussures Dans le rythme de la ville Oliver, O Oliver, Tu n'as pas peur Les embûches et les embrouilles Tu les connais par coeur Oliver, O Oliver, Tu n'as pas peur Tou-tou-toujours tu te débrouilles Tu cherches et tu trouves un jour Une place pour un peu d'amour Chez une amie pour toujours Oliver ! Ce vinyle, gribouillé par mes mains d'enfants, où "Pierre-Marie" est écrit d'une façon délicieusement maladroite, vaut enormément pour moi. Une valeur affective, bien entendu...
Quand à la chanson en elle même... C'est tout à fait moi, maintenant. C'est ce que j'ai enfin fini par comprendre après des années ou j'ai été plus ou moins malmené. Cette chanson me permet de faire le point sur moi même, et de façon super positive... Je m'explique : j'ai connu beaucoup d'obstacles, mais finalement j'ai appris par coeur tout ce qui pouvait m'arriver. Maintenant, je vois bien "venir les coups d'pied", mais à l'instar de ce félin je trouve une parade à tous les coups du sort par optimiste ou par une bonne réaction ; je "saute plus haut que les tuiles". Je n'ai plus peur.

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